ICI COMMENCE LE ROMAN DE LA ROSE
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On dit qu'il n'y a dans les songes¨
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rêves;
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que des fables et des mensonges, ¨
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contre-vérités;
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mais parfois on peut bien songer¨
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rever;
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ce qui n'est pas si mensonger.
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Quiconque¨
croit, quiconque dit
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tout celui qui;
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que c'est vraiment de la folie¨
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absurdité;
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de croire qu'un songe est précieux, ¨
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de valeur;
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qu'il me tienne pour fou¨
s'il veut,
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sot;
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mais pour moi il est établi¨
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sur;
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qu'un songe est une prophétie
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et du bonheur et des ennuis;¨
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malheurs;
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car tant de gens songent la nuit
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des choses formant¨
un secret:
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qui forment;
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mais qu'on voit s'avérer¨
après.
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devenir réalité;
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J'avais bien vingt ans de mon âge
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a l'heure ou Amour prend¨
le page¨
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;
domine;
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des jeunes gens, je me couchai
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un soir, comme à l'accoutume,¨
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normalement;
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Je m'endormis profondément,
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et je vis un songe en dormant
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qui fut très beau et qui me plut¨
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fit plaisir;
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Pourtant dans ce songe il n'y eut
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rien qui ne se réalisa,
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comme le songe l'annonça.
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Je veux le¨
mettre tout en rime
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le songe;
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pour que tous vos cœurs s'en animent
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car c'est Amour qui le commande.
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Et si un homme me demande
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comment je veux que le roman
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soit appelé, que j'entreprends¨
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commence;
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c'est bien le ROMAN DE LA ROSE,
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ou l'Art d'Amour entier¨
s'expose¨
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total;
est raconté;
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La matière en est benne et neuve.
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Que Dieu donne que s'en émeuve¨
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en soit touché;
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celle pour qui je l'ai fini.
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C'est elle qui tant de prix,
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qui est si digne¨
d’être aimée
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en droit;
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que:Rose, elle sera nommée.
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Voile bien cinq ans, je songeai
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que c'était au mois deux de mai,
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au temps où toute chose est gaie;
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car on ne voit buisson¨
, ni haie
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groupe de petits arbres;
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qui au mois doux de mai ne veuille
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se couvrir de nouvelles feuilles.
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Joyeux¨
, gai et plein d'allégresse¨
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de bonne humeur;
plaisir;
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Vers un beau ruisseau¨
je m'adresse.¨
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petite rivière;
je me rends;
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Je vis un verger¨
large et grand
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lieu planté d'arbres;
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tout clos¨
d'un haut mur crénelé
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fermé;
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et peint dehors et tout gravés
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de maintes¨
riches écritures.
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nombreuses;
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Les images et les peintures
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du mur volontiers¨
j'admirai;
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avec plaisir;
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et moi, je vous raconterai
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de ses images l'apparence¨
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aspect;
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ainsi que¨
j'en ai souvenance.¨
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comme;
souvenir;
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Tout au milieu je vis la Haine
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qui en tout courroux¨
, toute peine
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fureur;
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sembla être une conseillère
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coléreuse¨
et tracassière¨
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furieuse;
qui cherche à faire du mal;
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elle était hideuse¨
et souillée¨
;
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horrible à voir;
sale;
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Sa tête était entortillée¨
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entourée;
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hideusement d'une touaille.¨
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bandeau;
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Une image de même taille¨
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hauteur;
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à gauche d'elle a apparu,
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et au-dessus d'elle se lut¨
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on pouvait lire;
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son nom qui était Félonie.¨
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Infidélité;
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Une image dont Vilainie¨
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Méchanceté;
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était le nom, a droite d'elle,
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avait même face¨
que celle
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visage;
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des deux autres, et même allure¨
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aspect;
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une mauvaise créature.
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Puis était peinte Convoitise¨
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désir excessif;
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grâce à qui tant de gens s'avisent¨
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essaient;
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de prendre et de ne donner rien,
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et de ramasser¨
de grands biens¨
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réunir;
possessions;
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Une autre image était assise
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tout à coté de Convoitise;
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Avarice, elle était nommée,
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Laide, sale et déguenillée¨
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habillée de vêtements déchirés;
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Après, elle était peinte Envie¨
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Jalousie;
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qui ne rit jamais de sa vie,
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car sachez bien qu'elle s'irrite
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quand a quelqu’un du bien profite.
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Puis à coté d’Envie se dresse,
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peinte en sa misère, Tristesse.
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Il parait"¨
bien à sa couleur
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on peut voir;
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qu'au cœur elle a grande douleur.
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Puis Vieillesse était figurée¨
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représentée;
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qui était plus maigre d'un pied
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que peu avant elle eut¨
été,
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aurait;
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car a peine¨
elle pût¨
manger
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difficilement;
pourrait;
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tant elle était vieille et chenue;¨
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blanche de vieillesse;
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très laide elle était devenue.
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Après, une autre était inscrite
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qui sembla bien être hypocrite,
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qui Papelardie¨
s'appelait;
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Hypocrisie;
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c'est elle qui, tout en secret,
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quand nul¨
ne peut le remarquer¨
,
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personne;
voir;
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n'a nulle honte¨
de pécher.
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n'hésite pas;
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Ces images m'ont bien frappé¨
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impressionné;
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car elles, comme j'ai conté¨
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raconté;
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étaient en or et en azur,
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peintes de toutes parts¨
au mur.
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partout;
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Haut fut le mur et tout carré.
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Par lui était bien enfermé
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au lieu de haie, un grand verger
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où jamais ne fut un berger¨
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personne qui garde des moutons;
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Quand j'y entendis des oiseaux,
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Je me pris à chercher bientôt
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par quel art et par quel moyen
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je pourrais entrer au jardin.
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Alors j'allai, à grande allure¨
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très vite;
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contourner toute la clôture¨
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barrière;
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et la cloison¨
du mur carré,
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séparation;
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tant qu'une porte j'ai trouvée.
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Là, je commençai à frapper,
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car il n'y eut pas d'autre entrée.
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Souvent j'ai frappé et tapé¨
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syn. de frappé;
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et maintes fois¨
j'ai écouté
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souvent;
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si j'entendrais venir quelqu'un.
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Ce huis¨
qui était peu commun¨
,
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porte;
ordinaire;
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fut ouvert par une pucelle¨
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jeune fille;
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qui était assez gente¨
et belle.
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gentille, aimable;
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Quand la pucelle au corps joli
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m'avait ouvert la porte ainsi,
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je l'en remerciai beaucoup
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et lui demandai d'un ton doux
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son nom;et à cette prière¨
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demande;
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pour moi elle n’était pas fière¨
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hautaine;
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ni de répondre dédaigneuse¨
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négative;
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"Je m'appelle, fait-elle, Oiseuse¨
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qui ne travaille pas;
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Je suis lié et très ami
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avec le doux et bon Déduit¨
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plaisir;
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et c'est à lui qu'est ce jardin.
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Du pays des Alexandrina
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il fit ces arbres ramener
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qu'il mit par le verger entier."
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Quand Oiseuse m'avait parlé,
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et que je l'avais écouté,
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j'entrai alors, sans dire un mot,
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par le huis ouvert aussitôt,
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au verger.Quand je fus dedans,
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je fus heureux et tout content;
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et sachez que je pensai être
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vraiment au paradis terrestre.
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Peu après je trouvai Déduit;
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car maintenant en un réduit¨
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endroit caché;
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j'entrai ou Déduit se trouvait;
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c'est ls que Déduit s'amusait,
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et des gens si beaux, si jolis
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que je ne sus, quand je les vis,
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d'où donc de si beaux gens pouvaient
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être venus, car tous semblaient
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de race noble, des héros;
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jamais on ne vit de plus beaux.
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Ces gens, dont je parle en paroles,
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s'étaient tous mis a la charole¨
;
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sorte de danse;
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et une Dame leur chantait;
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Liesse¨
elle s'appelait.
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Joie;
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Debout, je regardai, content,
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la charole jusqu'au moment
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qu'une dame, des plus jolies,
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m'entrevit¨
:ce fut Courtoisie¨
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aperçut;
Amabilité;
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Alors Courtoisie m'appela.
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"Bel ami, que faites-vous la?
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a fait Courtoisie, là; venez
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pour qu'avec nous vous vous mettiez
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à la charolle, s'il vous plait."
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Et sans retard et sans arrêt,
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à la danse j'ai bien dansé,
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sans être trop embarrassé.¨
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gêné, troublé;
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De là je partis peu après
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et m'en allai seul m'amuser.
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En un très beau lieu j'arrivai
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en un endroit ou je trouvai
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une fontaine sous un pin.¨
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sorte d'arbre;
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C'est depuis Charles et Pepin
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qu'un si beau pin ne fut pas vu:
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si haut celui-ci avait cru¨
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poussé, grandi;
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que là c'était le plus haut arbre.
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Et dans une pierre de marbre
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une fontaine eut été mise¨
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placée;
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par Rature, à grande maîtrise.
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sur la pierre furent inscrites,
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an bord, des lettres très petites
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qui disaient que là, sur ce bord,
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le joli Narcisse ¨
était mort.
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personnage mythologique;
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Et dans la fontaine, en aval ¨
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côté vers lequel la rivière descend;
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étaient II pierres de cristal.
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C'est là le miroir périlleux¨
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dangereux;
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où Narcisse, cet orgueilleux¨
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arrogant, hautain;
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mira sa face¨
et ses yeux verts.
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visage;
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Il en tomba mort à l'envers.
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Ici aucun conseil n'est bon:
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le fils de Vénus, Cupidon
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sema¨
d'Amour ici la graine
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jeta;
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qui couvre toute la fontaine.
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Pour la graine qui fut semée
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la fontaine fut appelée:
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Fontaine d'Amour, a bon droit.
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Plusieurs en ont, en maints¨
endroits,
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beaucoup d';
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en romans et livres, parle,
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mais jamais mieux vous n'entendrez
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la vérité de la matière
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quand j'aurai montré son mystère.
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C'est que ce miroir m'a déçu¨
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désillusioné;
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et si, avant, j'avais connu¨
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su;
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quelle en était la qualité,
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je ne m'y serais pas miré.
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Au miroir, entre mille choses,
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je vis des rosiers pleins de roses
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qui étaient en un lieu secret,
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et tout entourés d'une haie.
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Vers les rosiers tantôt¨
j'allais.
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vite;
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Et sachez, quand je fus tout près,
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l'odeur des roses tant prisées
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jusqu'aux entrailles¨
m'est entrée.
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bas du corps;
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Parmi les autres j'ai choisi
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une très belle, auprès¨
de qui
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à côté;
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aucune autre ne valait rien.
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C'est elle que j'avisai¨
bien,
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apreçus;
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car une couleur l'enlumine¨
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la colore;
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qui est si vermeille et si fine
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que Nature ne put mieux faire.
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Et des feuilles bien quatre paires
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par Nature, a grande maîtrise,
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à tour de rôle¨
y furent mises.
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tour à tour;
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Quand son odeur je l'ai sentie,
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de partir je n'eus plus envie¨
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désir;
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mais je m'approchai¨
pour la prendre.
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vins plus près;
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Mes mains allaient déjà se tendre¨
,
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avancer;
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mais des chardons¨
aigus¨
piquants
|
plante avec des piquants;
pointus;
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m'en ont fait bien rester distant.¨
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éloigné;
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Le dieu d'Amour, qui, l'arc tendu,
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avait depuis longtemps voulu
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me poursuivre pour m'épier,
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s’arrêta sous un figuier¨
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arbre fruitier;
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et quand il avait aperçu
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qu'ainsi j'avais alors élu¨
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choisi;
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ce bouton¨
qui plus me plaisait
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ici: fleur;
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qu'aucun autre ne l'avait fait,
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il prit sa flèche dans sa poche.
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Quand la corde fut à l'encoche, ¨
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à l'entaille de la flèche;
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il a tendu jusqu’à l’oreille
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l'arc, qui était fort a merveille¨
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merveilleusement;
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tirant sur moi, par tel génie?
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que par l’œil au cœur il m'a mis
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sa flèche par grande vigueur¨
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force;
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Alors m'a pris une froideur
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qui fit, sous ma chaude pelisse, ¨
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manteau de fourrure;
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que maintes¨
frissons¨
je sentisse.
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beaucoup de;
tremblements;
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Alors, vite, Amour est venu
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A moi, tantôt, a pas menus?
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et en venant il me cria:
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"Vassal¨
tu es pris¨
tu n'as pas
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homme dépendant;
en mon pouvoir;
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À t'enfuir, ni à te défendre.
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Ne résiste pas¨
à te rendre.¨
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ne fais pas d'opposition;
livrer;
|
Plus volontiers tu te rendras,
|
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plus tôt à merci tu viendras.¨
|
on aura pitié de toi;
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Et moi, je veux bien t'enseigner¨
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apprendre;
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que tu ne peux rien y gagner
|
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par félonie¨
ni par orgueil¨
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infidélité;
arrogance;
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Mais rends-toi, puisque je le veux
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en paix et débonnairement.¨
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sans vouloir du mal;
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Moi, je répondis maintenant:
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"Oui, par Dieu, je veux bien me rendre,
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Contre vous ne pas me défendre."
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Amour répond:"Ne t'émeus¨
pas.
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te trouble;
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Puisque¨
tu veux suivre mes pas,
|
parce que;
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je reçois ton service à gré¨
|
avec plaisir;
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je te mets au premier degré¨
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plan, place;
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Si, en loyauté, tu te tiens,
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|
je te donnerai tel moyen
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qui de ta plaie¨
te guérira.
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blessure;
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Mais, par ma tête, il paraîtra¨
|
je constaterai bien;
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si de bon cœur tu serviras,
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et comment tu accompliras¨
|
réaliseras;
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nuit et jour les commandements
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que je commande aux fins amants."
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"Sire, fis-je, par Dieu, merci.
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Avant que vous partiez d'ici,
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Donnez-moi vos commandements;
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je suis prêt à les faire à temps, "
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|
Amour répond:"Tu parles bien;
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Or, écoute-moi et retiens:
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Sois toujours courtois¨
et aimable,
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galant;
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doux en paroles, raisonnable.
|
|
Garde-toi¨
bien que tu n'emploies
|
fais attention;
|
des mots sales ni grivois¨
|
obscène;
|
Sers toute femme, honore-les,
|
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à les servir sois toujours prêt
|
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Le premier bien qui réconforte¨
|
redonner du courage;
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ceux que le lacs¨
d'Amour emporte¨
|
piège, trappe;
prend;
|
est Doux penser, qui leur rappelle
|
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ce qu’Espérance porte en elle.
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Et l'autre bien est Doux parler,
|
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qui donna a maints¨
bacheliers¨
|
beavoup de;
jeune homme;
|
et à maintes dames secours.¨
|
aide;
|
car chacun qui de son amour
|
|
entend parler, s'en réjouit¨
|
en a du plaisir;
|
Il me souvient¨
que, pour ceci,
|
je me rappelle;
|
une pucelle¨
qui aimait
|
jeune fille;
|
a dit un jour un mot courtois¨
:
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galant;
|
"Je suis, dit-elle, bien ravie"
|
|
quand on parle de mon ami."
|
|
Le troisième bien à chercher
|
|
est Doux Regard, qui sait aider
|
|
ceux qui on un amour lointain.
|
|
Je t'engage¨
que tu te tiens
|
conseille;
|
bien près de Doux Regard, sans honte,
|
|
pour que son aide te soit prompte,
|
|
car il est pour es amoureux
|
|
très délectable¨
et savoureux.¨
|
agréable;
délicieux;
|
Sitôt¨
maintenant qu'Amour m'eut
|
immédiatement quand;
|
dit son fait, je ne le vis plus,
|
|
car il s'était vite éclipsé.¨
|
s'en était allé;
|
Alors, j’étais bien étonné.
|
|
Or, lss rosiers de la haie furent
|
|
fermés autour, comme ils le durent,
|
|
Mais j'aurais bien voulu passer
|
|
par la cloison¨
pour m'emparer¨
|
séparation;
prendre;
|
du bouton¨
à l'odeur légère,
|
fleur;
|
si je ne pensais pas mal faire,
|
|
car il aurait bien pu sembler
|
|
que Je voulusse les voler.
|
|
Comme, ainsi, je réfléchissais
|
|
si par la haie je passerais,
|
|
Je vis venir vers moi, tout droit,
|
|
un jeune homme, beau, doux et droit,
|
|
en qui de mal il n'y eut rien;
|
|
Bel Accueil¨
, il s'appelait bien
|
qui reçoit bien les invités;
|
Le fils de Courtoisie la large¨
|
généreuse;
|
Celui-ci m'ouvrit le passage
|
|
de la haie et très doucement;
|
|
Et il me dit aimablement1:
|
|
"Bel ami cher, ah!, s'il vous plaît,
|
|
passez la haie donc sans arrêt
|
|
pour l'odeur des roses sentir.
|
|
Je peux très bien vous garantir:
|
|
Vous n'aurez mal ni vilenie¨
|
chose ignoble;
|
Et si vous vous gardez¨
de folies¨
|
abstenez;
sottises;
|
Très bien Bel Accueil me servit:
|
|
le bouton, de près je le vis.
|
|
Mais un vilain¨
, qu'il soit damné¨
|
infâme;
envoyé aux diables;
|
tout près de là était caché;
|
|
C'était; Danger, il était bien
|
|
de tous les rosiers le gardien.
|
|
Le traître¨
fut en lieu¨
caché,
|
infidèle;
place, endroit;
|
tout couvert d'herbe et de feuillée
|
|
pour épier¨
et pour surprendre
|
regarder en secret;
|
ceux qui voulaient les roses prendre.
|
|
Il ne fut pas seul, le félon, ¨
|
ignoble;
|
mais il avait pour compagnons
|
|
Male Bouche, la médisante¨
|
qui dit du mal;
|
Honte et Peur, ses amies mechantes.
|
|
Alors Bel Accueil s'est enfui,
|
|
et je restai, tout ébahi.¨
|
perplexe;
|
Ainsi, très longtemps j'ai été,
|
|
tant que me vit, ainsi mâté, ¨
|
dompté;
|
la dame de la haute garde,
|
|
qui de sa tour partout regarde.
|
|
C'est Raison qu'elle s'appelait.
|
|
De sa tour elle descendait,
|
|
tout droit à moi elle est venue.
|
|
Ni jeune, elle n'est ni chenue, ¨
|
blanche de vieillesse;
|
ni par trop haute, ni trop basse,
|
|
ni trop grêle¨
ni par trop grasse.
|
maigre;
|
C'est ainsi que Raison commence:
|
|
"Bel ami, Folie¨
et enfance
|
sotise;
|
t'ont mis en peine¨
et en regret.¨
|
difficultés;
chagrin;
|
A tort¨
tu vis le mois de mai
|
pour ton malheur;
|
par lequel ton cœur s'égayait.¨
|
devenait gai;
|
C'est a tort que tu es allé
|
|
an verger, dont Oideuse porte
|
|
la clef, dont elle ouvrit la porte.
|
|
Fou est celui qui à Oiseuse
|
|
se lie:elle est trop périlleuse.¨
|
dangereuse;
|
elle t'a trahi¨
et deçu¨
|
été infidèle;
désillusioné;
|
Amour ne t'aurait jamais vu,
|
|
si Oiseuse ne l'eut conduit
|
|
an verger qui est à Déduit.
|
|
Tu dois bien te mettre en défense
|
|
contre tout ce que ton cœur pense.
|
|
Celui qui croit toujours son cœur,
|
|
ne peut prévenir le malheur."
|
|
Je restai seul, rageur¨
chagrin¨
:
|
furieux;
triste;
|
souvent je pleure et je me plains.
|
|
Moi, je ne savais plus que croire,
|
|
tant qu'il me vint à la mémoire
|
|
qu'Amour m'avait dit de chercher
|
|
un compagnon à qui conter¨
|
je pouvais raconter;
|
mes aventures, pleinement;¨
|
entièrement;
|
cela m'ôterait(chasserait
mes tourments¨
|
peines};
|
Alors je trouvai que j'avais
|
|
un compagnon que je savais
|
|
tout loyal;Ami, il se nomme,
|
|
le meilleur compagnon des hommes.
|
|
J'allai à lui à grande allure, ¨
|
très vite;
|
lui dis la mauvaise aventure
|
|
dont je me sentais entouré,
|
|
comme Amour m'avait conseillé.
|
|
Quand Ami sut la vérité
|
|
il ne m'a pas épouvanté, ¨
|
fait peur;
|
mais il m'a dit: Ami, soyez
|
|
tranquille¨
, sans vous effrayer.¨
|
calme;
avoir peur;
|
Il m'a un peu réconforté¨
,
|
redonné du courage;
|
et il me sut persuader¨
|
faire décider;
|
d'aller hardiment¨
essayer
|
avec courage;
|
d'apaiser¨
quelque peu Danger.
|
calmer;
|
A Danger j'arrivai honteux, ¨
|
confus, penaud;
|
de faire la paix désireux.
|
|
Mais je ne passai pas la haie,
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parce qu'il me le défendait.
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Et quand j’étais en cette peine,
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alors voilà que Dieu m’amène
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Franchise¨
avec elle Pitié,
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Loyauté;
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qui n'ont pas très longtemps tardé.¨
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attendu;
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À Danger elles sont venues,
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car l'une et l'autre ont bien voulu,
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si elles pouvaient, m'assister:
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elles voient que c'est ordonné.¨
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nécessaire;
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Alors, la première à parlé,
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Franchise, qu'elle soit louée¨
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honorée, glorifiée;
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Elle dit:"Ah!si Dieu m'entend,
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vous faites tort¨
à cet amant,
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un action critiquable;
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qui par vous est trop maltraité.
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Sachez:vous vous avilissez¨
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déshonorez;
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car je n'ai pas encore appris¨
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entendu dire;
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qu'en rien il se soit mal conduit.
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Par force¨
Amour le fait aimer,
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en le forçant;
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devez-vous, pour ce¨
l'en blâmer¨
?"
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cela;
critiquer;
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Pitié dit:"C'est la vérité
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que douleur vainc¨
humilité¨
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triomphe de;
soumission;
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et quand dure trop la douleur,
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c'est félonie¨
et déshonneur.
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méchanceté;
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C'est pour ce, Danger, que j’espère
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que vous ne ferez plus la guerre
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au chétif¨
qu'on voit languir¨
,
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misérable;
soufrir;
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qui jamais d' amour de frauda.
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Souffrez¨
que Bel Accueil lui fasse
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tolérez;
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maintenant déjà quelque grâce."
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Danger de put plus fulminer,
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Il lui faut bien se modérer¨
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calmer;
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"Dames, dit-il, vraiment, je n'ose
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plus vous refuser cette chose:
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ce serait grande vilenie.¨
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méchanceté;
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Je veux qu'il ait la compagnie
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de Bel Accueil, si ça vous plaît;
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Je n'y mettrai aucun arrêt."
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Bel Accueil au commencement,
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me salua très doucement.
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Alors il n'a pris par la main
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pour me mener dans le jardin.
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Et la longtemps je suis resté;
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car en Bel Accueil j'ai trouvé
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la sympathie et l'amitié.
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Voyant qu'il ne m'a refusé
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ni son aide, ni son service,
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une chose je l'ai requise¨
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demandé;
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digne de la lui rappeler:
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"Sire, dis-Je, vraiment, sachez
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que mol, je suis très désireux
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d'avoir un baiser précieux
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de la rose à l'odeur légère;
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et s'il ne va pas vous déplaire,
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je vous le demande en présent¨
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cadeau;
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Dites-moi, par Dieu tout-puisant,
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S'il vous plaît bien, que je la baise
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a moins que sa ne vous déplaise."
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"Ami, fait-il, par Dieu, c'est vrai,
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si Chasteté¨
ne m'en voulait¨
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Décence, Pureté;
n'était pas fâché contre moi;
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Je te l'aurais bien accordé¨
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permis;
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Je n'ose pas pour¨
Chasteté."
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à cause de;
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Quand j'entends ainsi sa réponse,
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à en parler plus je renonce."
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Mais Vénus, guerroyant¨
toujours
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qui fait la guerre;
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Chasteté, me vint au secours¨
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à l'aide;
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En elle il n'y a point¨
d'orgueil.
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pas;
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Vénus se rend¨
à Bel Accueil,
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va;
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et a commencé à lui dire:
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Pourquoi vous rendez-vous¨
beau sire,
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êtes-vous;
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À cet amant si opposé
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à ce qu'il ait un doux baiser?
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Pourquoi vous le lui défendez?
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Vous savez bien et vous voyez
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qu'il sert et aime en loyauté;
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mais il a assez de beauté ’
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pour qu'il soit digne¨
d’être aimé.
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ait le droit;
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Voyez comme il est distingué."
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Bel Accueil, qui sentit l'ardeur¨
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chaleur;
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du brandon¨
sans plus de lenteur,
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feu de la passion;
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me permit un baiser en don;
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tant¨
fit Vénus et ses brandons.
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voilà que;
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Puis, après, je n'ai plus tardé¨
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attendu;
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je pris à la rose un baiser
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doux et exquis, et sans répit¨
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immédiatement;
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j'étais heureux, sans contredit,
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car une odeur m'entra au corps
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qui jeta la douleur dehors
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et adoucit les maux d'amour
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si amers¨
pendant tant de jours.
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qui étaient si pénibles;
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Ici il est bon que le conte
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comment je fus livré a Honte;
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par qui je fus bien tourmenté¨
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martyrisé;
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et comment le mur fut dressé¨
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élevé;
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et le château, si riche et fort
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que prit Amour par ses efforts.
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Male Bouche, qui bien devine¨
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sait par intuition;
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ce que beaucoup d'amants ruminent¨
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veulent faire;
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qui fait tout le mal qu'elle sait,
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s'aperçut du présent parfait
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que Bel Accueil daignait¨
me faire.
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voulait;
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Alors, elle ne put se taire¨
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ne pas parler;
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Là, Male Bouche commença
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a m'accuser de ci de ça.
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Alors, Danger s'est redressé,
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prenant un air¨
tout courroucé¨
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allure;
furieux;
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Il prend un bâton à la main
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et cherche dans tout le jardin
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s'il ne trouve sentier¨
ni trace
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petit chemin;
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ni trou¨
a boucher¨
là, sur place.
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ouverture;
fermer;
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Il est bien temps que je recite¨
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raconte;
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de Jalousie l'âpre¨
conduite¨
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pénible;
manière de faire;
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car elle eut de mauvaise soupçons¨
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mauvaise opinions sur qqn;
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Au pays ne reste maçon¨
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ouvrier qui bâtit des maisons;
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ni ouvrier qu' elle n'emploie¨
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prend à son service;
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faisant faire d'abord tout droits,
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auteur des rosiers des fossés,
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qui d'argent, coûtèrent assez
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et qui sont larges et profonds.
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Sur les fossés les maçons font
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un mur de pierres bien taillées¨
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coupées;
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qui n'est pas sur sable basé
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mais fondé sur roche très dure
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Le fondement tout sur mesure,
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Jusqu'au fond des fossés descend,
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à très grande hauteur montant.
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Et au milieu de ce jardin
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ils ont fait une tour très bien
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La tour fut faite toute ronde;
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il n'y eut de plus riche au monde.
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Jalousie a mis une garde
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au grand château dont je vous parle.
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Et je pense que Danger porte
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la clef de la première porte,
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celle qui ouvre sur l'orient¨
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l'est;
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Et elle a bien XXX sergents
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qui travaillent tous à son compte¨
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pour elle;
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Et l'autre porte garde Honte:
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et elle¨
ouvre sur le midi.
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la porte;
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Elle¨
est rusée¨
et je vous dis,
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Honte;
adroite, habile;
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qu'elle a des gens en quantité
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prêts à faire sa volonté¨
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ce qu'elle veut;
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Peur a de nombreux chevaliers;
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elle fut choisi pour garder
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l'autre porte, celle qu'on trouve
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à gauche, et qui sur le nord s'ouvre.
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Male Bouche, -que Dieu châtie"!
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a des soldats de Normandie;
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elle surveille le huis¨
droit;
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la porte;
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et sachez bien qu'aux autres trois
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elle va souvent qu'elle sait
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Que la nuit elle fait le guet¨
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la garde;
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Jalousie, -que Dieu la confonde¨
!
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trouble;
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a bien équipé¨
la tour ronde;
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peuple de soldats;
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et sachez bien qu'elle y a mis
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des plus privés¨
de ses amis,
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intimes, fidèles;
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c'est une grande garnison.
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Et Bel Accueil est en prison,
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là dans cette tour, enfermé;
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la porte en est trop bien barrée.¨
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fermée;
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Aussitôt¨
donc que Jalousie
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immédiatement;
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se fut de Bel Accueil saisie¨
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avait arrêté B.A.;
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et qu'elle l'eut fait emmurer, ¨
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enfermer;
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Son château, qu'elle vit si fort,
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lui a donné du réconfort¨
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courage;
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Les rosiers sont bien enfermés.
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Et en dormant et réveillée
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elle peut en être très sûre.
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Mais moi, qui suis hors de ces murs
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je suis livre à deuil¨
, à peine
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tristesse;
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Qui saurait quelle vie je mène
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devrait avoir pitié de moi;
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Amour me fait, de tout son poids¨
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le plus possible;
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payer les biens qu'il m'a prêtés;
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que j'aurais voulu acheter.
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Je crains avoir perdu aussi
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mon espérance¨
et mon crédit¨
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confiance dans l'avenir;
respect des autres;
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Hé! Bel Accueil, beau, doux ami,
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si en prison vous êtes mis,
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gardez-moi votre cœur sincère;¨
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fidèle, loyal;
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ne souffrez¨
d'aucune manière
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tolérez;
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que Jalousie, cette sauvage¨
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cruelle, brute;
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vous mette tout en esclavage¨
|
dépendance totale;
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mais je suis beaucoup angoissé¨
|
plein de peur;
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que vous m'ayez presque oublié.
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J'en ai grand deuil¨
et désespoir;
|
tristesse;
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jamais je n'aurai plus d'espoir,
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|
si je perds votre bienveillance;¨
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bonne volonté;
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je n'ai pas d'autre confiance.
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