12. Blaise Pascal

12.1. Les provinciales(1657)

Lettres écrites à un provincial par un de ses amis sur le sujet des disputes présentes de la Sorbonne.

 
MONSIEUR,
Nous étions bien abusés.¨ Je ne suis détrompé¨ que hier; jusque-là, j'ai pensé que le sujet des disputes de Sorbonne était bien important, et d'une extrême¨ importance pour la religion. Tant d’assemblées¨ d'une compagnie aussi célèbre qu'est la Faculté¨ de Paris,où il s'est passé tant de choses si extraordinaires et si hors d'¨ exemple, en font concevoir¨ une si haute idée qu'on ne peut croire qu'il n'y en ait un sujet bien extraordinaire. dupés; tiré d'erreur; très grande; réunions; université; sans; former;
Cependant¨ vous serez bien surpris quand vous apprendrez¨ par ce récit¨ à quoi se termine¨ un si grand éclat;¨ et c'est ce que je vous dirai en peu de mots après m'en être parfaitement instruit.¨ mais; serez informé; rapport; finit; tumulte; informé;
On examine deux questions, l'une de fait, l'autre de droit.
Celle de fait consiste¨ à savoir si Monsieur Arnauld est téméraire¨ pour avoir dit dans sa seconde lettre "qu'il a lu exactement le livre de Jansénius,et qu'il n'y a point trouvé les propositions¨ condamnées¨ par le feu¨ pape; et néanmoins¨ que, comme il condamne ces propositions en quelque lieu¨ qu'elles se rencontrent, il les condamne dans Jansénius, si elles y sont." est; peu exact; thèses; défendues; qui est mort; cependant; où;
La question est de savoir s'il a pu sans témérité¨ témoigner¨ par là qu'il doute que ces propositions soient de Jansénius, après que ces messieurs les évêques ont déclaré qu'elles y sont. ici:tort; dire;
On propose l'affaire en Sorbonne, soixante et onze docteurs entreprennent sa défense,et soutiennent¨ qu'il n'a pu répondre autre chose. déclarent;
De l'autre part se sont trouvés quatre-vingts docteurs séculiers¨ et quelque quarante moines mendiants¨ qui ont condamné la proposition de Monsieur Arnauld sans vouloir examiner si ce qu'il avait dit était vrai ou faux, et ayant même déclaré qu'il ne s'agissait pas de la vérité,¨ mais seulement de la témérité¨ de sa proposition. prêtre; religieux; la vérité n’était pas en question; arrogance;
Pour la question de droit, elle semble bien plus considérable¨ en ce qu'elle touche¨ la foi.¨ Aussi¨ j'ai pris soin particulier¨ de m'en informer. Mais vous serez bien satisfait¨ de voir que c'est une chose aussi peu importante que la première. importante; a rapport à; religion; pour cela; attention spéciale; content;
Il s'agit¨ d'examiner ce que Monsieur Arnauld a dit dans la même lettre, "que la grâce, sans laquelle on ne peut rien,a manqué a Saint Pierre dans sa chute". Sur quoi nous pensions, vous et moi, qu'il était question d'examiner les plus grands principes de la grâce, comme si elle n'est pas donnée a tous les hommes, ou bien si elle est efficace; mais nous étions bien trompés.¨ Je suis devenu grand théologien en peu de temps, et vous en allez voir des marques. on doit; dupés;
Pour savoir la chose au vrai, je vis¨ Monsieur N., docteur de Navarre, qui demeure près de chez moi, qui est, comme vous le savez, des plus zélés¨ contre les Jansénistes; et, comme ma curiosité me rendait¨ presque aussi ardent¨ que lui, je lui demandai s'ils ne décideraient pas formellement que la grâce est donnée a tous les hommes afin¨ que on n’agitât¨ plus ce doute. Mais il me rebuta rudement et me dit que ce n’était pas la le point; qu'il y en avait de ceux de son côté qui tenaient que la grâce n'est pas donnée à tous; que les examinateurs mêmes avaient en pleine Sorbonne que cette opinion est problématique, et qu'il était lui-même dans ce sentiment¨ ce qu'il me confirma par ce passage, qu'il dit être célébré, de Saint Augustin: "Nous savons que la grâce n'est pas donnée a tous les hommes". j'ai rendu visite à; passionnés; faisait; passionné; pour faire; avançât; opinion;
Je lui fis excuse d'avoir mal pris son sentiment, et le priai de me dire s'ils¨ condamneraient donc pas au moins cette autre opinion des Jansénistes qui fait tant de bruit:¨ que la grâce est efficace, et qu'elle détermine¨ notre volonté a faire le bien". Mais je ne fus pas plus heureux en cette seconde question, "Vous n'y entendez¨ rien,me dit-il; ce n'est pas là une hérésie,¨ c'est une opinion orthodoxe; tous les Thomistes la tiennent¨ , et moi-même l'ai soutenue dans ma "Sorbonique". ces zélés; tumulte; décide; comprenez; fausse doctrine; défendent;
Je n'osai lui proposer mes doutes, et même je ne savais plus ou était la difficulté quand,pour m'en éclaircir¨ je le suppliai¨ de me dire en quoi consistait¨ l'hérésie de la proposition de Monsieur Arnauld. "C'est,ce me dit-il,en ce qu'il ne reconnaît¨ pas que les justes aient le pouvoir d'accomplir¨ les commandements de Dieu en la manière que nous l'entendons". informer; demandai; quelle était; accepte; réaliser;
Je le quittai après cette instruction,et, bien glorieux de savoir le nœud¨ de l'affaire, je fus¨ trouver Monsieur N., qui se porte de mieux en mieux,¨ et qui eut assez de santé pour me conduire chez son beau-frère, qui est Janséniste, et pourtant fort bon homme. Pour en être mieux reçu, je feignis¨ d'être fort des siens,¨ et lui dis: “Serait-il bien possible que la Sorbonne introduisît dans l’Église cette erreur, que tous les justes ont toujours le pouvoir d'accomplir les commandements? "Comment l'essentiel; j'allai; en bonne santé; simulai; d'accord;
parlez-vous? me dit mon docteur; appelez-vous erreur un sentiment si catholique, et que les seuls Luthériens et Calvinistes combattent? Et quoi! lui dis-je n'est-ce pas votre opinion? Non,me dit-il, nous anathématisons¨ comme hérétique et impie.¨ condamnons; anti-religieuse;
Il m'en parla si sérieusement que je ne pus en douter. Et, sur cette assurance, je retournai chez mon premier docteur, et lui dis, bien satisfait¨ que j’étais sûr que la paix serait bientôt en Sorbonne; que les Jansénistes étaient d’accord du pouvoir qu'ont les justes d'accomplir les préceptes¨ que j'en étais garant. "Tout beau" me dit-il, il faut être théologien pour en voir la fin. content; règles;
La différence est si subtile qu'à peine¨ pouvons-nous la marquer nous mêmes; vous auriez trop de difficulté à entendre. Contentez-vous donc de savoir que le Jansénistes vous diront bien que tous les justes ont toujours le pouvoir d'accomplir les commandements (Ce n'est pas de quoi nous disputons); mais ils ne vous diront pas que ce pouvoir soit prochain: c'est là le point. presque pas;
Ce mot me fut nouveau et inconnu. Jusque-là, j'avais entendu¨ les affaires, mais ce terme me jeta dans l'obscurité, et je crois qu'il n'a été invente que pour brouiller.¨ Je lui en demandai donc l’explication, mais il m'en fit un mystère, et me renvoya sans autre satisfaction¨ pour demander aux Jansénistes s'ils admettaient¨ ce pouvoir prochain. Je chargeai ma mémoire de ce terme; car mon intelligence n'y avait aucune part. compris; compliquer; explication; acceptaient;
Et de peur de l'oublier, je fus¨ promptement retrouver mon Janséniste, à qui je dis, immédiatement après les premières civilités¨ : "Dites-moi, je vous prie, si vous admettez le pouvoir prochain". Il se mit¨ à rire et me dit froidement: "Dites-moi vous-même en quel sens¨ vous l'entendez, et alors je vous dirai ce que j'en crois". j'allai; compliments; commença; signification;
Je le quittai, et fus d'abord chez un es disciples de Monsieur le Moine.
Je le suppliai¨ de me dire ce que c’était qu'avoir le pouvoir prochain de faire quelque chose. "Cela est aisé ¨ me dit-il; c'est avoir tout ce qui est nécessaire pour la faire, de telle sorte¨ qu'il ne manque rien pour agir. Et ainsi,lui dis-je, avoir le pouvoir prochain de la réaliser de passer une rivière, c'est avoir un bateau, des bateliers, des rames et le reste,en sorte que rien ne manque. Fort bien, me dit-il. Et, par conséquent¨ continuai-je, quand vous dites que tous les justes ont toujours le pouvoir prochain d'observer les commandements, vous endentez donc qu'ils ont toujours toute la grâce nécessaire pour les accomplir; en sorte qu'il ne leur manque rien pour prier Dieu? Attendez, me dit-il, ils ont toujours tout ce qui est nécessaire pour les observer, ou du moins pour prier Dieu lui dis-je; ils ont tout ce qui est nécessaire pour prier Dieu de les assister¨ sans qu'il soit nécessaire qu'ils aient aucune nouvelle grâce de Dieu pour prier Dieu. Vous l'entendez, me dit-il. Mais il n'est donc pas nécessaire qu'ils aient une grâce efficace pour prier Dieu? Non, me dit-il, suivant Monsieur le Moine". demandai; facile; maniéré; en conséquence de cela; aider;
Pour ne point perdre de temps, j'allai aux Jacobins, et demandai¨ ceux que je savais être les nouveaux Thomistes. Je les priai de me dire ce que c'est que pouvoir prochain. "N'est-ce pas celui,leur dis-je, auquel il ne manque rien pour agir? Non, me dirent-ils. Mais quoi! mon Père, s'il manque quelque chose à ce pouvoir,l 'appelez-vous prochain, et diriez-vous par exemple, qu'un homme ait, la nuit, et sans aucune lumière, le pouvoir prochain de voir? Oui-da, il l'aurait, selon nous, s'il n'est pas aveugle. Je le veux bien¨ leur dis-je; mais Monsieur le Moine l'entend d'une manière contraire. Il est vrai,me dirent-ils mais nous l'entendons ainsi. demandai à voir; suis d'accord;
J'y consens¨ leur dis-je, car je ne dispute jamais du nom, pourvu¨ qu'on m'avertisse¨ du sens¨ qu'on lui donne; mais je vois par la que, quand vous dites que les justes ont toujours le pouvoir prochain pour prier Dieu, vous entendez qu'ils ont besoin d'un autre secours¨ pour prier Dieu,sans quoi ils ne prieront jamais. suis d'accord; à condition; informe; signification; aide;
Voilà qui va bien, me répondirent mes Pères en m'embrassant, voilà qui va bien; car il leur faut de plus une grâce efficace, qui n'est pas donnée à tous, et qui détermine¨ leur volonté à prier. Et c'est une hérésie de nier¨ la nécessité de cette grâce efficace pour prier. décide; rejeter;
Voilà qui va bien, leur dis,je à mon tour, les Jansénistes sont catholiques, et monsieur le Moine hérétique: car les Jansénistes disent que les justes ont le pouvoir de prier, mais qu'il faut pourtant une grâce efficace, et c'est ce que vous approuvez¨ et Monsieur le Moine dit que les justes prient sans grâce efficace; et c'est ce que vous condamnez.-Oui, dirent-ils mais Monsieur le trouvez bon;
Moine appelle ce pouvoir pouvoir prochain.
Mais quoi! mes Pères, leur dis-je, c’est se jouer des paroles¨ de dire que vous êtes d'accord à cause des termes communs¨ dont vous usez¨ quand vous êtes contraires dans le sens". Mes Pères ne répondirent rien. mots; identiques; vous servez;

12.2. Les pensées

GRANDEUR ET MISÈRE DE L'HOMME
Disproportion de l'homme.
Que l'homme contemple¨ la nature entière¨ dans sa haute et pleine majesté; qu'il éloigne¨ sa vue des objets bas qui l'environnent.¨ Qu'il regarde cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle¨ pour éclairer l'univers; que la terre lui paraisse comme un point au prix du¨ vaste¨ tour que cet astre décrit"et qu'il s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n'est qu'une pointe délicate à l’égard de celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent. examine; totale; détourne; Sont autour de lui; durable; comparé au; grand;
Que l'homme, étant revenu a soi, considère¨ ce qu'il est au prix de ce qui est; qu'il se regarde comme égaré¨ dans ce canton détourné de la nature; et que ce petit cachot où il se trouve logé, j'entends l'univers, il apprenne à estimer¨ la terre, les royaumes, les villes et soi-même apprécier son juste prix. Qu'est-ce qu'un homme sans l'infini? examine; perdu; apprécier;
Qui se considérera de la sorte¨ s'effraiera¨ de soi-même, et, se considérant soutenu dans la masse que la nature lui a donnée, il tremblera dans la vue de ces merveilles.¨ cette manière; aura peur; miracles;
Voila notre véritable état.¨ C'est ce qui nous rend¨ incapable de savoir certainement et d'ignorer¨ absolument. situation; fait; ne pas savoir;
Ne cherchons point, d'assurance¨ et de fermeté. Notre raison est toujours déçue¨ par l'inconstance des apparences¨ rien ne peut fixer le fini entre les deux infinis qui l'enferment et qui le fuient. certitude; désillusionnée; choses vues;

 
Vanité de l'homme.
Nous ne nous contentons pas de la qualité de la vie que nous avons en nous et en notre propre être: nous voulons vivre dans l’idée des autres d'une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment¨ à embellir¨ et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable. toujours; rendre plus beau;
La vanité est si ancrée dans le cœur de l'homme,qu'un soldat, un cuisinier se vante et veut avoir des admirateurs; et les philosophes mêmes en veulent;et ceux qui écrivent contre, veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit et ceux qui le lisent, veulent avoir la gloire de l'avoir lu; et moi, qui écris ceci, ai peut-être cette envie;et peut-être que ceux qui le liront ...

 
Faiblesse de l'homme.
Ce qui m’étonne le plus est de voir que tout le monde n'est pas étonne de sa faiblesse.
On agit¨ sérieusement, et chacun suit sa condition¨ non pas parce qu'il est bon en effet¨ de la suivre puisque la mode en est; mais comme si chacun savait certainement où est la raison et la justice. travaille; situation; en vérité;

 
Misère de l'homme.
On charge les hommes,dès¨ l'enfance, du soin¨ de leur honneur, de leur bien, de leurs amis, et encore du bien et de l'honneur de leurs amis. On les accable¨ d'affaires, de l'apprentissage des langues et d'exercices¨ et on leur fait entendre qu'ils ne sauraient être heureux sans que leur santé, leur honneur, leur fortune et celle de leurs amis soient en bon état, et qu'une seule chose qui manque leur rendrait malheureux. déjà pendant; devoir; surcharge; études pratiques;
A.P.R.¨ , les grandeurs et les misères de l'homme sont tellement visibles, qu'il faut nécessairement que la véritable religion nous enseigne¨ et qu'il y a quelque grand principe de grandeur en l'homme, et qu'il y a un grand principe de misère. Il faut donc qu'elle nous rende raison¨ de ces étonnantes contrariétés. à Port-Royal; apprenne; explique;
Il faut que, pour rendre l'homme heureux, elle lui montre qu'il y a un Dieu; qu'on est obligé¨ de l'aimer; que notre vraie félicité¨ est d’être en lui, et notre unique mal d'être séparé de lui. Qu'on examine sur cela¨ toutes les doit; bonheur; ce point;
religions du monde, et qu'on voie s'il y en a une autre que la chrétienne qui y satisfasse.¨ réalise ces conditions;

 
SECONDE PARTIE: QUE L'HOMME SANS LA FOI¨ NE PEUT CONNAITRE LE VRAI BIEN,NI LA JUSTICE. croyance religieuse;

 
Tous les hommes recherchent d'être heureux; cela est sans exception; quelque¨ différents moyens¨ qu'ils emploient, ils tendent¨ tous a ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre, et que les autres n'y vont pas, est ce même désir, qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues.¨ La volonté ne fait jamais la moindre démarche¨ que vers cet objet.¨ C'est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre. si; procédés; veulent arriver; manières de voir; pas; but;
Et cependant¨ ,depuis un si grand nombre d années, jamais personne,sans la foi, n'est arrivé à ce point ou tous visent¨ continuellement. Tous se plaignent¨ : princes, sujets; nobles, roturiers; vieux, jeunes; forts, faibles; savants, ignorants; sains, malades; de tous pays, de tous les temps, de tous âges et de toutes conditions.¨ malgré cela; veulent arrive; expriment leur mécontentement; classes sociales;
Une épreuve¨ si longue, si continuelle et si uniforme, devrait bien nous convaincre de¨ notre impuissance d'arriver au bien¨ par nos efforts; mais l'exemple nous instruit¨ peu. malheur; faire accepter; bonheur; apprend;
Sans ces divines¨ connaissances, qu'ont pu faire les hommes sinon, ou s’élever dans le sentiment intérieur qui leur reste de leur grandeur passée, ou s'abattre¨ dans la vue de leur faiblesse présente? Car,ne voyant pas la vérité entière, ils n'ont pu arriver à une parfaite vertu.¨ Les uns considérant¨ la nature comme incorrompue¨ ; les autres comme irréparable,¨ ils n'ont pu fuir,¨ ou l'orgueil,¨ ou la paresse,¨ qui sont les deux sources¨ de tous les vices.¨ de Dieu; se décourager; bonté; regardant; bonne; mauvaise; échapper à; sentiment de supériorité; préférence pour l'inaction; origines; mauvaises qualités;
La seule religion chrétienne a pu guérir ces deux vices, non pas en chassant l'un par l'autre, par la sagesse de la terre, mais en chassant l'un et l'autre par la simplicité de l’Évangile.
Qu'il est plus avantageux de croire que de ne pas croire
ce qu'enseigne la religion chrétienne
Qui blâmera¨ donc les chrétiens de ne pouvoir rendre raison de¨ leur créance, eux qui professent une religion dont ils ne peuvent rendre raison? Ils déclarent, en l'exposant¨ au monde que c'est une sottise, stultitiam; et puis,vous vous plaignez¨ de ce qu'ils ne la prouvent¨ pas! S'ils la prouvaient, ils ne tiendraient pas parole; c'est en manquant de preuves¨ qu'ils ne manquent pas de sens. critiquera; expliquer; décrivant; êtes mécontent; montrent; faits certains;
"Oui, mais encore¨ que cela excuse ceux qui l'offrent¨ telle, et que cela les ôte de blâme¨ de la produire sans raison, cela n'excuse pas ceux qui la reçoivent". malgré le fait; présentent; excuse;
Examinons donc ce point,et disons: "Dieu est, ou il n'est pas". Mais de"quel côté pencherons¨ nous? La raison n'y peut rien déterminer;¨ il y a un chaos infini qui nous sépare.Il se¨ joue un jeu,à l'extrémité¨ de cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile.¨ Que gagerez-¨ vous? préférons; décider; on; bout; (les deux faces d'une monnaie); choisirez;
Par raison, vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre; par raison,vous ne pouvez défendre nul des deux. Ne blâmez¨ donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix; car vous n'en savez rien. critiquez;
"Non;mais je les blâmerai d'avoir fait, non ce choix,mais un choix; car encore¨ que celui qui prend croix et l'autre soient en pareille¨ faute, ils sont tous deux en faute; le juste est de ne malgré le fait; identique;
pas parier"
Oui; mais il faut parier. Cela n'est pas choisir volontaire; vous êtes embarqué.¨ Lequel prendrez-vous donc? Voyons. Puisqu'il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins.¨ Vous avez deux choses à perdre: le vrai et le bien, et deux choses à engager:¨ votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude,¨ et votre nature a deux choses à fuir: l'erreur et la misère. Votre raison n'est plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé.¨ Mais votre béatitude? Pesons¨ le gain¨ et la perte, en prenant croix que Dieu est.Estimons¨ ces deux cas:¨ si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter.¨ "Cela est admirable. Oui, il faut gager; mais je gage peut-être trop" Voyons. Puis-qu'il y a pareil¨ hasard¨ de gain et de perte,si vous n'aviez qu'à gagner deux vies pour une, vous pourriez encore gager, mais s'il y en avait trois a gagner, il faudrait jouer (puisque vous êtes dans la nécessité de jouer), et, vous seriez imprudent, lorsque vous êtes forcé à jouer, de ne pas hasarder¨ votre vie pour en gagner trois àa un jeu ou il y a un pareil hasard de perte et de gain. Mais il y a une éternité¨ de vie et de bonheur. engagé; est de la plus petite importance; mettre en jeu; bonheur; décidé; évaluons; profit; examinons; possibilités; être indécis; identique; chance; risquer; durée infinie;

 
JESUS-CHRIST.
Preuve de Jésus-Christ par les prophéties.
La plus grande des preuves de Jésus Christ sont les prophéties. C'est aussi à quoi¨ Dieu a le plus pourvu,¨ car l’événement qui les a remplies¨ est un miracle subsistant¨ depuis la naissance de l’Église jusques a la fin. Aussi¨ Dieu a suscité¨ les prophètes durant seize cents ans; et, pendant quatre cents ans après,i1 a dispersé¨ toutes ces prophéties, avec tous les Juifs qui les portaient dans tous les lieux du monde. ce que; donné; réalisées; infini; c'est pourquoi; appelé; envoyé;
Après que bien des gens sont venus devant,¨ il est venu enfin Jésus-Christ dire:"Me voici, et voici le temps. Ce que les prophètes ont dit devoir avenir¨ dans la suite des temps,¨ je vous dis que mes apôtres le vont faire. Les Juifs vont être rebutés,¨ Jérusalem sera bientôt détruite,¨ et les païens vont entrer dans la connaissance de Dieu. avant lui; qu'il va arriver; histoire; rejetés; ravagée;
Alors Jésus-Christ vient dire aux hommes qu'ils n'ont point d'autres ennemis qu’eux-mêmes, que ce sont leurs passions qui les séparent de Dieu, qu'il vient pour les détruire, et pour leur donner sa grâce, afin¨ de faire d'eux tous une Église sainte. dans le but;